retraite de betsen

Betsen range son maillot
Jean-François PATURAUD - mercredi 16 janvier 2008 - 12h03

Comme Fabien Pelous, Christophe Dominici et Raphaël Ibanez, et avant sans doute Pieter de Villiers, le troisième ligne biarrot Serge Betsen a officiellement annoncé la fin de sa carrière mercredi à Clichy.


A chacun sa façon de tourner la page. Fabien Pelous, recordman français du nombre de sélections avec 118 capes, avait opté en novembre dernier pour une conférence de presse au siège de la Fédération française. Après une première déclaration dans la presse au lendemain d’un Mondial décevant, Christophe Dominici, lui, avait choisi d’officialiser la fin de sa carrière internationale à l’issue d’un match de championnat remporté à Jean-Bouin contre Montpellier. La semaine dernière, Raphaël Ibanez, le talonneur le plus capé au monde et capitaine emblématique du XV de France, avait pour sa part donné rendez-vous à la presse au siège de l’US Dax, sa ville natale et le club de son cœur. Une initiative qu'a imitée Serge Betsen (33 ans), mercredi midi à Clichy-la-Garenne où il a été formé. C’est à l’Hôtel de Ville que le troisième ligne biarrot a annoncé sa retraite.

Un rendez-vous forcément attendu mais sans surprise. Car le natif de Kumba (Cameroun) avait fait savoir depuis plusieurs mois qu’il ne porterait plus la tunique bleue. « J'ai commencé en équipe de France en 1997, lançait-il dès le Tournoi de la saison dernière. Dix ans, c'est déjà beaucoup. » Betsen, dont la 63eme et dernière sélection a eu lieu lors de la demi-finale de Coupe du monde perdue le 13 octobre dernier face à l’Angleterre (9-14), restera comme l’une des figures marquantes de ces dix dernières années. Vainqueur à trois reprises trois du Tournoi des VI nations, dont les Grands chelems 2002 et 2004, double demi-finaliste du Mondial, celui qui a passé toute sa carrière au Biarritz Olympique a régulièrement fait parler sa puissance et ses plaquages dévastateurs. Beaucoup, dont Jonny Wilkinson, tout simplement châtié sur la pelouse du Stade de France en 2002, se souviendront sans doute longtemps de sa hargne.

Régulièrement utilisé depuis 2000 par Bernard Laporte, Betsen est ce que l’on peut appeler un guerrier. Un vrai. Capable de mettre la pression à n’importe quel joueur aux quatre coins du terrain. Son talent et son charisme ont d’ailleurs été récompensés l’an passé par deux capitanats contre le pays de Galles et la Géorgie. En club, il aura aussi marqué de son empreinte la vie du BO. Champion de France à trois reprises (2002, 2005 et 2006) et finaliste malheureux de la H Cup en 2006, le Biarrot s’est construit, seize ans durant, un palmarès à la hauteur de son talent. Mais comme en équipe de France, il reste sur une grosse désillusion. Entré en jeu la semaine passée lors de la déroute face aux Saracens, avec un carton jaune à la clé, il ne disputera pas les quarts de finale de la Coupe d’Europe dans un peu plus de deux mois. Comme Fabien Pelous à Toulouse, il cherchera à soulever une dernière fois le Bouclier de Brennus en juin prochain. Une fin en apothéose qui, pour le moment, semble bien hypothétique.